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« Ma vie, mon œuvre »
Petites histoires de professionnels de la vape
Ludo 46 ans Issoire (63) : Itinéraire d’un entrepreneur inspiré !

Issoire le 30 mai 2022 à 10h30 :
 
Je suis tranquillement dans mon shop en train de builder prêt à accueillir toutes et tous, du primo au féru de méca et reco.
C’est un vrai bonheur professionnel !
Mais comment en suis-je arrivé là ?
 
 
Je suis né dans le nord où j’ai vécu 43 ans.
A 6ans, nous vivions à St André (près de Lille), mes deux parents fumaient et cela me fascinait, je trouvais même que ça sentait bon. La magie de la fumée sortant avec fluidité de leur bouche et de leurs narines me subjuguait.
Une après-midi, voulant percer ce mystère de la délectation qu’ils semblaient ressentir, je pique une gauloise sans filtre de mon père ainsi que quelques allumettes pour assurer la réussite de mon expérience.
Le soir venu, je me réfugie dans ma chambre au deuxième, fenêtre ouverte et profitant de l’absence de mon père encore au travail, et j’allume cette merveilleuse tige gonflée de mille espoirs de plaisir.
Après deux ou trois crapotages je l’écrase dans un panier d’osier, qui aurait pu incendier la maison mais à 6 ans on est bien inconscient, et je me dis que c’est bien plus beau à voir qu’à inhaler…
Ne pouvant croire que ce rêve s’achève aussi abruptement, je me dis que c’est cette cigarette qui est infâme. Le lendemain, je décide de réitérer l’expérience mais avec une blonde de ma mère. Un Peter Stuyvesant pour à nouveau espérer une folle volupté.
Après deux ou trois bouffées me voilà à nouveau écœuré !
Mais toujours motivé je me décide à taxer un cigarillo que mon paternel fumait plus occasionnellement.
Cette fois, cela me plait, et je crapote gaiement une paire de jours durant le goût de l’interdit s’ajoutant.
Mais ce deuxième soir, les volutes s’échappant me trahissent et je vois débouler mon pater furax et pestant.
S’en suit une leçon de morale carabinée à laquelle s’ajoute une dure fessée. Mon postérieur s’en souviendra longtemps et je me tiendrai loin de la tentatrice jusqu’à mon adolescence.
 
Me voila à 14 ans, dans un petit village nous avons déménagé l’envie toujours présente et l’accès aux clopes étant encore facilité par l’achat groupé de celles de mes parents, je me mets à fumer régulièrement. Je le fais en cachette pour le moment, le douloureux souvenir de mes six ans encore me cuisant. J’apprendrai trois ans plus tard, alors que j’affirmai ce penchant devant mes parents, qu’ils m’avaient cramé quasi dès le début mais que dans le souci de me freiner ils ne m’en avaient rien dit.
Au début c’est un demi-paquet journalier, puis un an plus tard comme c’est aussi le début de ma passion musicale, le débit va rapidement monter au gré des répétitions et concerts enchainés avec des musicos bien plus âgés.
Répét toutes les semaines, concerts deux fois par mois, affublé du cuir avec le blouson en jean coupé, me voilà rocker dans toute sa splendeur, fumant comme un pompier, la classe incarnée.
Pianotant depuis mes cinq ans sous les yeux bienveillants de ma génitrice professionnelle de la musique, et après un cursus complet au conservatoire de Lille soldé par un premier prix, je filais maintenant sur les routes de ma région puis sur tout le territoire et même chez nos voisins teutons, pour des concerts endiablés et revigorants.
Une rencontre avec un producteur peu amène verra nos rêves s’écrouler soudainement.
Je jouerai après de tous les styles, d’une société d’accordéonistes (où je donne aussi des cours qui me feront rencontrer ma dulcinée qui fait toujours partie de ma vie) aux bals surpeuplés, j’accompagnerai même Franck Mickael, je savoure mon plaisir en partie rémunéré.
En parallèle, je mène mes études, un bac F2 électronique sera validé nécessaire sésame à l’époque pour mes visées informatiques. Elles se concrétiseront avec un BTS informatique industriel décroché et pour faire bonne mesure, j’irai aussi glaner math sup et math spé.
 
A 23 ans je devance l’appel pour l’armée histoire de ne pas devoir repartir dès mon premier job trouvé. La France du foot vient de grimper sur le toit du monde et dès octobre suivant j’embarque pour une parenthèse galonnée jusqu’en juillet 1999.
La chance me sourie en me faisant atterrir dans le corps Matériel, tout se qui regroupe la mécanique, des camions aux chars où me voilà affecté.
Ne sachant pas faire les choses à moitié, je me lance à corps perdu dans ces énigmes de réparation dont je connaitrai l’apogée avec mon binôme électricien, avec qui en deux mois nous avons remis sur pied un gros char en panne depuis six mois.
Nous avons pu accéder aux domaines habituellement réservés aux engagés, ce qui nous permis d’apprendre encore plus et de toujours nous régaler.
J’en suis parti ravi avec trois distinctions, la médaille de la défense nationale, le diplôme de chauffeur d’élite et celui de tireur d’élite (les années de pratiques avec mon grand père m’ayant bien servies pour ce dernier).
Sombre période pour d’aucuns, mon passage sous les drapeaux fut plutôt une période enchantée. Ils me proposèrent même de m’engager, ma femme avec qui je peu enfin m’installer et de bien meilleures perspectives professionnelles m’attendant dans le civil, je refusais promptement et me carapatais gentiment.
 
Nous sommes donc en 1999, et bug de l’an 2000 faisant venir la peur, je trouve mon premier travail en tant qu’administrateur système pour une société de prestation de service pour EDF dans tout le Nord-Ouest. La paye est bonne avec tous les déplacements de semaine, dès l’automne nous allons pouvoir nous mettre en ménage dans notre premier petit nid douillet.
Un an et demi sont passés, nous achetons notre première maison. Pendant ce temps je vais changer plusieurs fois de société pour monter en compétences et en émoluments. Je passerai notamment par Décathlon, pour revenir chez EDF mais à Paris pendant que madame restaure les bonnes gens dans notre Nord toujours habité. 2001 sera une grande année, nous convolons en justes noces, un peu galopin je fuiterai provisoirement l’organisation pour signer mon contrat parisien la veille de ce merveilleux évènement, peu avant d’acquérir notre édifice.
Au bout d’un an, ayant toujours la bougeotte guidée par les nouveaux défis et voulant plus de stabilité en m’investissant à plus long terme que permet la prestation de services, j’intègre le data center national de Décathlon pour un an et demi-histoire de bien monter à nouveau dans les compétences. Durant ces années nous accueillerons nos deux premiers enfants qui commenceront à bien plus occuper leur maman.
J’arrive chez Arvato à Lens pour gérer une nouvelle salle machine. Le départ est épique, dans une cave enfouie sous une montagne de câbles, mais je vais pouvoir m’éclater à tout créer. Je vais travailler comme un forcené à me régaler de diriger l’informatique pour cette société, gérant des centres d’appels pour les plus grands et capable avec son armée de fourmis ouvrières s’activant dans un ballet tonitruant de faire en deux semaines d’un pauvre hangar crasseux, un centre d’appel dernier cri totalement opérationnel.
Cette belle aventure va durer dix ans de boulot effréné et épanouissant. Cette agréable période verra aussi l’arrivée de nos deux enfants suivants et leur maman occupée à plein temps.
Je fume toujours autant jusqu’en 2012, le rythme professionnel se calmant, je décide de reprendre le rugby si longtemps pratiqué et depuis peu abandonné.
Au premier entrainement, après un demi-terrain parcouru pour l’échauffement, mon corps avait visiblement tout oublié des efforts passés et mes poumons hurlaient des tonnes de clopes consumées. Je fini bon an mais surtout mal an, ce terrible entrainement et je rentre chez moi vidé de toutes forces imaginées.
Je déclare tout de go à ma belle que j’arrête sur le champ de fumer. Elle acquiesce très mollement ne croyant pas un instant que je me sépare de toutes ces tiges, barreaux de chaise et autres bouffardes que j’aimais tant.
Le soir même je textotte fébrilement à mon toubib, qui bien que peu me rencontrant au vu de ma santé de fer savait très bien que l’urgence chez moi n’était jamais feinte.
Il me répond aussitôt de passer le voir le lendemain avant son premier patient.
Dès notre entrevue je lui exprime mon désir d’arrêter. S’en suit une discussion sur mes motivations et un exposé de sa part sur les solutions possibles.
Il me parle du petit patch qui permet un peu de fumer et du gros qui impose total un arrêt.
Ma motivation encore fragile par les arguments que je dois présenter, m’invite à tenter les premiers.
La fleur au fusil, donc ma première journée qui me voit passer de deux trois paquets, à seulement trois clopes consommées. C’est l’extase du débutant se voyant déjà gagner le Brennus à la première victoire alors que loin d’être qualifié pour les phases finales…
Dès le lendemain j’en fumerai dix et encore un jour de plus pour arriver à quinze.
Je rappelle aussitôt mon cher docteur pour qu’il me prescrive les plus gros patchs.
Cette fois c’est la victoire au bout de trois mois avec dégressivité du taux de nicotine, me voilà au sommet de mon championnat.
Pendant deux ans et demi c’est le nirvana, famille, boulot, musique et sport sont mes seules sources de dopamine.
 Et puis subitement, jusque dans des cauchemars enfumés, l’envie dévorante de la satanée empoisonneuse réapparait. Pour résister je me confie, d’abord à ma chère et tendre qui me soutien tout le temps, puis à Jimmy qui de stagiaire deviendra un fidèle compagnon de nuages. C’est d’ailleurs lui, vapoteur mais encore un peu fumeur à l’époque, qui me conseille de m’équiper d’un petit kit pour vapoter. Durant la préhistoire de la vapeur, j’avais essayé et étais resté fort frustré. Je n’y crois donc pas trop mais voyant un autre collègue équipé produire une grande fumée, je me laisse tenter par un ensemble subhom de chez KangerTech.
C’est le printemps 2015 et je me mets à vaper de la pomme en zéro ce qui me sied très bien.
Mais très vite mon esprit pratique qui veut pouvoir avoir ce qu’il a payé, se demande pourquoi la box proposant 50 watts, je suis limité à 17… Comme mon initiateur m’avait fait directement démarrer par le reconstructible grâce au RBA fourni avec le sub tank, je profite de mon mois de juillet de congé pour aller fouiller sur le net où je tombe sur des tutos de Doode et Twisted Messed gros builders américains qui m’ouvrent les portes des twist, clapton et autres aliens. Fasciné par leurs coils à la vapeur démultipliée, je me lance à la recherche de fil pour les imiter. Je fini par trouver du 36 gauge en Allemagne (du 26 / 36, une bobine de chaque) et je commence à builder. Je fais mon premier clapton qui fonctionne parfaitement mais qui après deux ou trois taffes présente un problème d’hydratation. Qu’à cela ne tienne, après un petit démontage et deux trous percés, mon problème est résolu comme un mécano ajoutant un turbo alors que ce n’était pas prévu, loin s’en faut.
A ma reprise d’août, je fais une démo à mon Jimmy subjugué qui me dit aussitôt qu’il faut en faire une vidéo. Je n’y vois aucun intérêt me disant qu’il n’y aura aucun captivé.
Il me bassine tous les jours, à la fin du mois épuisé je lui cède en lui affirmant qu’il verra comme cela que personne n’aura accroché.
Contre toute attente, les gens sont au rendez-vous, du coup ayant testé tous les coils de Doode, premier mentor adoré, on tourne les tutos en français qui manquaient.
Explorateurs aussi de matériel, s’en suivront des revues de toutes les merveilles trouvées. Quelques shops locaux nous prêterons quelques matos en démo, pour le reste ce seront nos deniers qui ne nous ferons pas défaut. Ce sera la valse des drippers et première BF, la variété commence à s’accélérer.
 
Après nos deux premières vidéos, un des patrons de shop nous donne un flyer pour le vap’expo du 21 septembre.
Nous nous y pointons en touriste, avide de fabuleuses découvertes à venir.
Equipé tout de même de simples t-shirts chichement floqués du logo Vap’Extrême, nom fraichement créé pour pouvoir mettre en ligne ce que je ne pensais vraiment pas fait pour durer une éternité.
A peine les portes franchies, on se retrouve interpellés du tout nouveau patronyme avec le mot équipe ajoutée. Nous nous retournons assez soufflés pour nous retrouver nez à nez avec MD Panpan qui nous avait reconnu. Aux détours des stands on se fait souvent saluer, on prend conscience alors de faire partie d’une belle communauté.
Après cette merveilleuse expérience nous allons donc continuer à mettre en ligne et presque tous les week-ends nous allons écumer les vapéros du Nord Pas De Calais, la faible clémence du temps favorisant les rassemblements intérieurs.
Un beau jour où nos pas nous mènent à Henin Beaumont, nous nous y présentons toujours ouverts aux dégustations et aux échanges d’expériences.
Je m’approche du comptoir aux liquides variés armé de ma box et de mon dripper équipé d’une paire de transformer par moi fabriqués. Je retire la cloche pour mettre le liquide et j’entends un quidam s’exclamer : « Waouh, c’est quoi ces coils ?!? »
J’explique donc, sous les regards de tous les présents tournés sur mes bébés, que ce sont des coils par nos soins créés. Doutant de leur efficacité, je propose au dubitatif d’y tirer. Il en reste bouche bée, fasciné tant par les douces saveurs que par la puissance de la vapeur.
Le patron du shop alerté, nous demande aussitôt si nous pouvons le visiter dans son autre shop la semaine qui suit. Conviviaux jusqu’au bout, nous acceptons cette invitation dont nous ignorons la nature.
Il s’avère que c’est à un rendez-vous d’affaire auquel nous participons, durant lequel il nous demande de lui fournir 150 boites de nos différents produits.
Après un très léger flottement dû à la réalité que d’entreprise nous n’avons pas créé, nous acceptons le défi né d’une simple envie.
Nous sommes en 2016 et nous créons rapidement une association et investissons un petit coin dans nos chaumières pour la fabrication. Dans un premier temps, tous les bénéfices seront réinvestis et le travail se fera en parallèle (le soir et le week-end) de celui d’informaticien déjà très prenant. Ma douce se mettant à la fabrication de boite personnalisées pour que d’un regard les différents modèles soient identifiés. Il nous faudra deux mois pour venir à bout de cette première commande.
Je fais la livraison vers 16h et vers 19h le patron du shop me rappelle me demandant quand nous pouvons nous remettre à l’œuvre et lui livrer à nouveau. Je lui réponds un peu harassé, qu’il vende déjà ce premier stock et qu’il me refasse signe après. Il me déclare qu’il a déjà tout vendu ! Interloqué je ne sais comment nous allons faire pour répondre, il me suggère que pour les boites, il vaut mieux industrialiser.
Motivés comme jamais, nous lui livrons une centaine de nouvelles boites trois semaines après qui fondent comme neige au soleil en une paire d’heure.
En suivant, le dirigent nous invite au resto en compagnie de son associé pour une nouvelle demande repoussant nos limites même pas imaginées.
C’est 200 boites par mois, qu’il nous divise par semaine et par deux pour moins nous effrayer, qu’il nous faudra leur amener.
Nous répondons présents et tels Stakhanov, nous nous acharnons au build par tous les temps que notre premier labeur nous laisse vacant. Nous allons aussi nous lancer dans la fabrication de nos bobines de fil, par l’idée et les contacts fournis par nos clients patrons des shops.
Au fil des mois mon gars Jimmy commence à lâcher, jusqu’à finalement devoir arrêter.
Avec le temps, je me professionnalise notamment par un matériel de fabrication de plus en plus performant, de 600 tours par minutes, je passe par exemple à 2000, les cadences peuvent augmenter et le rythme s’intensifier.
Arrive le moment où dans mon travail informatique je commence à être usé et finalement rincé par la nouvelle RGPD. Ce furent de merveilleuses années aux quatre certifications validées et aux projets titanesques réalisés, mais il temps pour moi de changer.
Fin 2017, la vape prenant de l’ampleur dans mon activité j’ai envie de la tenter.
Mes partenaires originels venant de créer une nouvelle société pour la distribution de liquide américains en Europe, je m’y fais embaucher début 2018.
La déconvenue sera à la hauteur du rêve vendu.
Je devais y être directeur marketing et directeur commercial, le hic est que point de commercial y existait…
Nouvelle société naissante, j’en attendais les embauches naïvement devant tout faire en attendant. En deux semaines, je déchante et sens le vent turbulent source d’angoisse étant la seule source de revenus de mon foyer. Ce poste à demi-traitement par rapport au passé et dont le contenu laisse à désirer, commence sérieusement à me miner. Deux mois s’écoulent et je suis à présent harcelé moralement et j’ai l’impression erronée, alors que Vap’extrême continue de rouler et mes compétences en vape de s’étoffer, que si je pars maintenant je ne vais rien trouver, fait que la dépression va s’inviter.
Un triste matin à peine arrivé sur les lieux de mes tourments, je fais demi-tour en suivant. Je me raisonne pour y retourner mais une fois sur place le malaise m’envahissant, je charge toutes mes affaires tel un cambrioleur et je m’en retourne chez moi, après un détour par chez mon cher Rodolphe qui m’écoute et me tance de lancer mon propre projet, pour dans les bras de mon soutient sans fin, m’écrouler sans en pouvoir parler. Ma douce ne pouvant comprendre lui ayant tout dissimulé, elle me laisse doucement me déverser. Après des explications que je fini par expulser, elle contacte mon médecin qui débarque prestement. Il met des mots sur mes maux et m’arrête pour me préserver du poison qui s’est immiscé. Je ferais l’effort d’aller le porter mais c’est par téléphone que l’on officialisera mon départ, heureusement la période d’essai courrait.
Je me requinque d’avril à mai et dans la foulée, je décide de chercher à rejoindre un shop pour continuer à me former tout en lançant ma société pour aussi ouvrir le mien dans une paire d’années, à ce moment-là je savais que j’allais quitter avec ma famille mon Nord d’origine, je n’en dis pas plus, j’y reviendrai.
 
La Cigasphere à Douai sera pour moi un havre de paix. Je vais y être conseillé vendeur pour principalement mieux appréhender les particularités des primos qui démarrent tout de zéro et dont le matos adapté m’échappe en partie. Je crée ma société au même instant. Anne-Sophie dirige cette charmante boutique avec une grande humanité elle va me permettre de totalement progresser. Je commence le 22 mai pour une semaine être formé, puis en toute confiance me elle me laisser piloter. Depuis le départ elle savait que j’aller voguer vers d’autres terres et je la remercie encore aujourd’hui pour cette année et demi pendant laquelle j’ai appris beaucoup pour ce que j’avais à faire après.
Patronne en or, elle me permet de builder sur une table spécialement acquise, pendant mes heures de présences où le client se fait absent, les coils que je vends depuis août sur le site nouvellement existant et qui petit à petit va voir arriver de nombreux autres produits.
C’est aussi un bel échange car ma petite notoriété lui amène de nouveaux clients et les drippers, reco plus les 50 ml qui vont de pair.
Et Anne-Sophie dans sa bonté éclatante me proposera même, suite à une demande qu’elle avait glanée dans un de mes lives et que par décence je ne lui avais pas fait remonter, de proposer à mes clients du net de venir récupérer leurs commandes dans son échoppe…
Cette belle parenthèse s’achèvera en juillet 2019 avec le départ de toute ma tribu pour la magnifique Auvergne.
 
Mais pourquoi ce départ ?
Et bien en fait tout démarre avec l’achat de notre première maison en 2001 dont j’ai déjà narré l’acquisition un peu plus tôt.
Nous avions un financement sur 15 ans et étions les heureux propriétaires de notre première humble chaumière. Au terme du paiement des traites, alors que soulagés du crédit clôturé, nous apprenons par hasard qu’une nouvelle ligne EDF va voir le jour sur un parcours qui passe précisément par notre demeure que nous avions choisi isolée de tout pour ne nuire à personne.
Un jour de printemps, alors que je tondais paisiblement ma pelouse, une p’tite dame qui passe avec son vélo me lance sans prévention : « et vous savez que vous êtes concernés par la nouvelle ligne à haute tension ? »
J’la regarde perplexe en me disant « qu’est-ce qu’elle a la vieille ? Elle a un problème ? Elle décaroche ?!? »
Et là, elle m’explique patiemment au vu de mon air de cerveau en vacances, le projet non encore ratifié mais bien avancé qui va voir ma maison rasée. Je la remercie de l’information tout en doutant de sa santé mentale et m’en vais rapidement me renseigner auprès des autorités.
Il s’avère que la vieille, point ne yoyotte et que la commune communique sur le sujet depuis quelques temps. Isolés comme on l’était, ces nouvelles fraîches à l’époque s’étaient flétries sans parvenir jusqu’à nous.
Peu de temps après, un costard cravate toque à notre porte et après nous avoir prié de nous assoir, nous confirme la situation géographique critique du toit qui nous abritait jusque là. Pas le choix, nous voilà donc expropriés et partis pour deux ans d’attente pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés !
Nous faisons faire des estimations histoire de faire fuir les spectres d’une éventuelle arnaque avec un stress suite à la nouvelle qu’EDF se basera sur le prix des domaines publics pour faire la sienne.
Nous avons d’ailleurs la visite d’une petite teigne en tailleurs venant faire le tour de notre propriété cherchant la petite bête comme si son avenir n’était qu’elle soit détruite. Nous nous faisons un sang d’encre jusqu’au dénouement final, heureusement le rachat sera au prix estimé favorablement avec en sus un dédommagement pour palier à nos frais de déménagement.
Voilà pourquoi nous savions si tôt que nous allions plier bagages en juillet 2019.
Mais pourquoi l’Auvergne me direz-vous ?
Et bien tout simplement car la sœur de ma moitié s’y était installée il y a déjà un bon temps, et après m’avoir de nombreuses fois tannées pour y séjourner, l’ours que je suis parfois et qui n’aime pas déranger les autres tanières a fini par céder. Et cela à été le coup de foudre pour cette exceptionnelle région, riche en paysages à foison.
N’ayant plus d’attache familiales dans notre contrée d’origine, nous avons décidé d’investir cette nouvelle par ces monts et ces vaux, et jusqu’à ces cascades merveilles.
A nous les quatre vraies saisons pour jouir de tous les plaisirs !
 
Pour notre débarquement, nous avions repéré une belle bâtisse que nous louons toujours actuellement à St Saturnin. Le petit hic est qu’avant étant propriétaire, je ne savais pas qu’il fallait être autorisé en tant que locataire pour pouvoir travailler même artisanalement à demeure. Le refus de notre propriétaire tombant alors que nous n’avions plus le temps de faire marche arrière, les délais rétrécissant à la suite d’une précédente déconvenue de location avortée, nous partons vite en chasse d’un local comme dépôt et pour ne pas ralentir les affaires. L’heureux élu sera un petit 40 m2 à Cournon. Nous passons du stockage éparpillé de la cave au grenier, au premier rangement professionnel à la gestion facilitée.
Me voilà paré à augmenter mes activités et à mener ma propre barque sur tous les fleuves de la réussite.
Depuis janvier de l’année j’arrive à me dégager un salaire d’abord complémentaire puis en entier à partir de juillet, je file droit en éloignant les galères.
Build, vente de matos et de liquide, vidéos et conseils sont mon quotidien, la route vers mon shop rêvé s’ouvre à grands pas.
C’est parti pour la recherche de l’écrin pour cette fois avoir pignon sur rue. La localisation est facilement arrêtée mais la période de confinement n’a pas facilité.
En juillet 2020, c’est sur le bon coin que je trouve la perle aux dimensions parfaites mais au prix soit erroné, soit annonçant un vice caché. Nous allons voir rapidement de quoi il en est, et à peine le pas de porte passé, j’ai la vision de l’aménagement de mes souhaits. C’est l’ancienne locataire qui joue les hôtesses, j’en profite pour savoir s’il y a un loup caché. En fait c’est juste la chance qui nous a guidée, point de catastrophe à venir, c’est juste un vieux monsieur qui loue s’en chercher à augmenter.
Après une courte réflexion mais pas mal de tergiversations ne dépendant pas de ma volonté, la remise des clés se fait.
Le 26 novembre les portes des travaux s’ouvrent, électricité avec un pro mandaté, peintures et grand nettoyage sont au programme pour que les futures représentations soient au diapason.
Le 18 janvier 2021 nous sommes suffisamment prêts pour ouvrir en grand les portes de notre petit paradis où l’on peut enfin centraliser toutes nos activités. Entre internet et notre ouverture, malgré le couvre feu encore d’actualité, nous arrivons à bien travailler. Rapidement certains viennent de loin, de Nevers et de St Etienne par exemple, les vidéos ont donné l’envie de faire quelques kilomètres le samedi pour passer un temps bien plus grand que pour seulement acheter. Les vacanciers descendants feront aussi bien souvent le crochet sur la route de leurs vacances vers le Sud, ne pouvant pas penser à ne pas s’arrêter. Et d’autres encore par le shop attiré, vont aller jusqu’à s’installer pour des séjours de congés dans cet endroit jusque là qu’ils ignoraient. Nous avons dû en tourisme un peu nous former pour le grand plaisir de mieux accueillir.
Un premier point d’orgue est atteint en septembre 2021 pour l’inauguration qui voit débarquer près d’une centaine de joyeux drilles pour une fête mémorable comme meilleure récompense de tous les efforts fournis du matin à minuit. Cette rentrée verra aussi arriver notre premier salarié qui est rentré de plein pied dans cette belle petite entreprise.
 
Maintenant j’aimerai que l’on se reproduise mais cette fois professionnellement pour étendre notre philosophie et nos envies.
 
J’espère que ce récit vous a distrait et pourquoi pas aussi inspiré.
Longue vie au vapoteur de l’extrême.
Nuageusement votre,
Dan Vapote